Premiers contact...

Ouvrant la porte de son casier, Tomas soupira. Il détestait la rentrée des classes. Ce n'était pas tant le fait de revenir en cours qui lui déplaisait, ce n'était pas non plus le fait de quitter sa mère... Non, c'était le fait de devoir déballer ses affaires pour les neuf mois à venir. Oui, ça, ça l'agaçait, profondément même. Chaque année c'était la même chose : Il devait vider son casier, sa chambre, tout ranger dans sa valise, tout vider et tout réinstaller chez lui, puis au bout de deux moi, tout était à refaire... Vraiment inutile.

Soupirant, il créa son nouveau code de cadenas, et déposa ses livres de cours fraichement emprunté à la bibliothèque. Il ne les transporterait certainement pas jusqu'à sa chambre. L'année scolaire n'était même pas commencé, il n'allait pas déjà s'amuser à trimballer ces bouquins avec lui...

Jetant un regard à sa montre, il eut un nouveau soupir : Que faisait-elle donc ? Elle était en retard. Il s'était pourtant donné rendez-vous ici... La ponctualité n'avait jamais été leur fort, mais elle était pire que lui. Il se passa une main dans les cheveux en regardant autour de lui... Il lui restait encore son sac à défaire, et si cette andouille de chatte ne magnait pas son petit derrière, il ne donnait pas chère de sa peau.

Claquant la porte de son casier d'un coup sec, il se tourna près à repartir...

Nailah, aussi féline qu'à son habitude, déambulait dans le bâtiment. Bâtiment ou il y avait de merveilleux spécimens masculins pour son grand plaisir. Et puisqu'elle était arrivée un jour plus tôt, elle n'avait plus rien n'a transporté. Alors, elle avait tout simplement tapé la discute. La drague... Elle frissonna. Il n'y avait que ça de vrai dans la vie! Tous les voir tomber à ses pieds. C'était encore mieux quand ils étaient un peu coriaces... En parlant de coriace. Oui. Elle se souvint qu'elle avait un rendez-vous. Bien plus important qu'un stupide prétendant, oh oui!

Elle arriva devant les casiers, et redécouvrit l'objet de ce fameux rendez-vous. Même de dos, il était parfait. Quoi de plus normal pour une âme ancienne? La réincarnation d'Aphrodite, qui plus est! Un sourire s'étira sur ses lèvres charmeuses, tandis qu'elle posait une main délicate sur l'épaule de Tomas. D'une voix suave, elle s'annonça:

-Bien le bonjour, cher ami. C'est une joie de te revoir...

Comme tout le monde arrivait en ce jour de rentrée, elle s'était surpassée pour sa tenue. Un dos nu vaporeux, aux nombreux lacets, et une jupe assortie. Le tout accompagné pas des chaussures aux talons modestes. Le violet foncé était une couleur qui seyait très bien à notre jeune amie. Enfin, tout lui allait, mais bon. Notons tout de même qu'elle avait fait l'effort de se couvrir suffisamment pour que le CPE n'ait pas à s'en prendre à elle. Oui, la jupe lui arrivait juste au dessus des genoux, et elle n'avait aucun décolté provoquant. Mais par contre, son ventre plat et doré restait dévoilé, et la coupe basse de sa jupe dévoilait ses hanches parfaites.

Se retournant, Tomas eut une mine contrite... Mine qui ne dura pas très longtemps. Elle était superbe, comme toujours. Dans sa tenue violette... Etait-ce sa tenue qui l'avait retardée ? Curieusement, Tomas en doutait, il connaissait son amie, et il savait pertinnemment qu'elle était plutot du genre à oublier le temps lorsqu'elle était un garçon. Encore une fois, ses lèvres se plissèrent en une moue contrite.

- Tu es en retard - fit-il remarquer.

Encore une fois, cependant, cette moue ne tint pas longtemps... Il n'arrivait pas être longtemps faché contre elle... était-ce parce qu'il la connaissait depuis longtemps, ou bien parce qu'elle avait cette personnalité charmante qui faisait que définitivement, on ne pouvait pas la hair ? Le jeune homme n'en avait pas la moindre idée, d'ailleurs, il s'en fichait un peu... L'important était que c'était ainsi. Simplement.

- Enfin, peu importe...

Il réfléchit un instant avant de reprendre une moue amusée sur ses lèvres.

- En fait, non, pas peu importe ! Tu me trompais c'est ça ? Tu voulais que je te fasse une scène dès mon arrivée ?! On peut décidemment pas te faire confiance !

Il prit une expression dramatique sur son visage, l'air du tragédien grec mal mené par le destin...

La réincarnation de la déesse Bastet fit mine de réfléchir quelques instants. Le tromper? Comme si leur relation s'arrêtait à cela. Elle n'était pas du genre à chercher l'Amour ou autres futilités dans le genre. Elle aimait juste tout ce qui relevait de l'attirance physique. Et il n'y avait aucun mal à cela. Et il fallait dire que le physique de Tomas était... Jouissif. Un air mutin se peint sur son visage à la peau mate, et ses yeux noirs se firent cajoleurs.

-Tu sais bien que personne ne t'arrive à la cheville dans ce lycée...

Elle lui adressa un petit sourire dont elle avait le secret. Avant de continuer:

-Et puis, c'est mon inconstance qui fait mon charme, non?

Puis, histoire de se faire pardonner son énième retard, elle s'approcha, se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baisé papillon sur la joue de son ami. A croire qu'elle faisait exprès d'être en retard, n'est ce pas? Elle lui tourna ensuite le dos, jouant son jeu. Pas aussi bien, évidemment, la Grèce antique et elle... Il y avait quelques siècles...

-Et toi, m'aurais tu oublié durant ces longues vacances? Pas une seule réponse à ma lettre...

Faussement boudeuse, elle attendait sa réaction.

Sa lettre ? Elle lui avait écrit une lettre ? Il réfléchit un instant avant d'hausser un sourcil : Appelait-elle lettre le petit mot qu'il avait reçu courant juillet ? Que voulez-vous répondre à un truc aussi court ? Pourtant, acceptant volontier son excuse, il mit ses mains sur ses hanches, et l'enlaça par derrière. Déposant de léger baisé dans son cou, il lui murmura :

- On va dire qu'on est quitte dans ce cas...

L'enlaçant un peu plus fermement, il termina :

- Moi aussi je suis content de te revoir Nai'...

Sur ces mots, il désserra son emprise : Il savait qu'il se faisait ainsi pardonner sa lettre - du moins le bout de papier qui y ressemblait - et il pouvait avoir ce contact qu'il aimait tant : Tendresse et affection. S'adossant aux casiers, les bras croisé sur la poitrine, un demi-sourire sur les lèvres, il déclara :

- Alors, tu as prévu quoi pour cette après-midi ? Offrirais-tu un peu de ton temps précieux à un ami pour lui raconter tes vacances ?

Bien sur, il savait que la réponse serait positive : Ils étaient là pour ça après tout : Pour s'entre dévoré des yeux.

Nailah frémit à ce contact qu'elle aimait tant. Et quel contact! Si bien que, quand il la relâcha, elle du se retenir de ne pas afficher une moue contrariée. Sa fierté en aurait pris un coup... Oui, Miss Bastet était très fière. Ne prenant pas garde aux nouveaux, ces chers élèves de quatrième année, qui dévoraient le "couple" des yeux. Il en avait toujours été ainsi, de toute manière. Depuis la première année, quand ils étaient aperçus la première fois. Homologues. Elle eut un vague sourire, avant de répondre:

-Que voudrais-tu donc faire?

Elle secoua la tête, faisant voleter ses anglaises d'ébène. Question bête. Elle se corrigea donc:

-Plutôt: où voudrais-tu aller?

Non pas qu'elle n'aimait pas les casiers, mais c'est qu'il s'agissait d'un endroit peu, très peu tranquille. Pas très recommandé pour discuter ou... Autre chose. Enfin, pas de séance de câlins intempestifs... M'sieur le CPE pourrait avoir une attaque en voyant les deux plus beaux spécimens du lycée se faire des mamours. Ce n'était jamais rien de très passionnels... C'est pas comme s'ils sortaient ensemble. Juste une grande affection, un besoin de l'autre. Pas du désir pur et brûlant, mais une chaleur douceâtre et diffuse.

Défaisant un des boutons du haut de sa chemise blanche - il faisait encore bien chaud pour porter des manches longues - il passa son bras autour des épaules de la jeune fille, dans un geste totalement platonique, et il l'embrassa sur la tempe. A vrai dire, il n'avait pas vraiment d'idée sur l'endroit où ils pourraient aller... Au restaurant ? Trop cher. Dans le parc ? Trop de risque de se faire embêter par le CPE.

- Et si on allait dans un bar... Tu me raconteras tes vacances...

Voyant qu'elle acquiesçait, et qu'elle passait son bras sous le sien, il l'entraîna avec lui vers la sortie du lycée...

[Sujet verouillé]

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